La dégradation de la qualité de l’air est un problème récurrent lors des travaux en tunnel ferroviaire. L’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire, alimentaire, environnement, travail) souligne dans son rapport d’expertise de 2015 sur la pollution chimique de l’air des enceintes de transports ferroviaires souterrains et des risques sanitaires associés chez les travailleurs, l’absence de données d’exposition suffisamment documentées. Les résultats montrent néanmoins l’existence d’un risque sanitaire lié à l’exposition chronique des travailleurs aux polluants de l’air des enceintes ferroviaires souterraines (EFS).
La géométrie de l’ouvrage va avoir pour effet la création d’un espace confiné. Lors des travaux en tunnel ferroviaire, la pollution gazeuse et particulaire émise par les engins diesels intervenants et par la nature même des travaux peut être importante. De plus, l’aspect ventilation n’est pas toujours maîtrisé. L’atmosphère de cet espace peut ainsi présenter un risque pour l’ensemble des personnes présentes sur le site d’où l’importance d’adopter une démarche préventive maîtrisée vis à vis des risques potentiels pour la santé et la sécurité.
L’AEF participe ainsi à la surveillance de la pollution gazeuse et particulaire dans divers chantiers et met à profit son expertise en matière de qualité de l’air afin d’apporter conseil et assistance sur les risques de pollution pour les personnes.
A titre d’exemple, la ligne C du RER supporte l’un des trafics les plus importants de l’Île-de-France avec plus de 540 000 voyageurs par jour. Le programme CASTOR, initié en 1996, consiste à réaliser chaque été des travaux de consolidation des fondations de ce tunnel (entre Champ de mars et Paris Austerlitz) qui se sont dégradées du fait des variations du niveau de la Seine. Des travaux ont lieu de mi-juillet à mi-août pour remplacer et rénover les rails, les voies, les aiguillages, les équipements électriques. L’opération CASTOR permet également de réaliser des travaux préparatoires de modernisation, de maintenance et de mise en accessibilité des gares. Ces chantiers mobilisent près de 150 agents SNCF et garantir leur sécurité reste la priorité de l’entreprise.
Durant ces travaux, l’AEF est missionnée pour la surveillance de la qualité de l’air. Les émissions de gaz et de poussières générées par les engins et les travaux sont mesurées et comparées aux seuils réglementaires. Ces mesures permettent ainsi de s’assurer que la qualité de l’air reste satisfaisante pour les agents sur place. Afin de compléter le rapport sur la qualité de l’air, des analyses chimiques post-travaux ont lieu dans notre laboratoire. Ces résultats permettent de préparer au mieux les travaux de l’été suivant.