Des capteurs à l’affût des défauts de lubrification et de fonctionnement des organes en service
Afin d’anticiper les casses d’organes en service commercial, l’AEF réalise actuellement des essais afin de valider le suivi de l’état de santé des huiles par télédiagnostic. Le rôle des capteurs mis en place consiste à suivre en temps réel les principales caractéristiques des huiles afin d’alerter en cas de détection d’une anomalie.

Focus sur les huiles moteur
Les résultats des analyses d’huile effectuées en laboratoire ont permis de mettre en évidence les principaux défauts rencontrés en service (Fig. 1). Il s’agit de pollutions par du silicium du ballast, de l’eau, du liquide de refroidissement, des métaux d’usure, de dilution par le gazole, d’oxydation et de baisse du TBN (Total Base Number qui traduit la basicité d’origine de l’huile).

Fig. 2. Dispositif expérimental mis en place au laboratoire pour tester les capteurs
Pour cette étude, des capteurs capacitifs, conductimétriques et électrochimiques ont été sélectionnés. En parallèle, un bain d’huile a été confectionné de manière à reproduire la plage de température et le flux de l’huile dans l’organe en service (Fig. 2). Une partie des tests effectués à l’AEF a consisté à faire vieillir l’huile à haute température (120 °C) et à suivre son vieillissement. L’effet combiné de la température et de l’air entraîne une oxydation accélérée de l’huile. Les données des capteurs ont été comparées avec les résultats du suivi de l’oxydation obtenus par des mesures en laboratoire. Quelques résultats permettent de mettre en évidence le potentiel de ces capteurs (Fig. 3).

Lors du vieillissement accéléré des huiles, on constate que les courbes d’évolution du facteur de perte (Fig. 3a) et de l’indice d’oxydation (Fig. 3b) sont très bien corrélées. L’huile a en effet tendance à s’oxyder lors de son vieillissement, ce qui se traduit bien par l’augmentation du facteur de perte. L’utilisation de capteurs est donc adaptée au suivi du vieillissement de l’huile. A terme, ces capteurs alerteront les agents selon l’état de dégradation de l’huile. Pour cela, il suffira de fixer des seuils d’alerte comme illustré sur la Fig. 4.
Ceci représente une piste intéressante pour la maintenance prédictive. L’autre avantage de ces capteurs est qu’ils peuvent être utilisés pour d’autres applications telles que les organes de transmission. Ils offrent la perspective de suivre le vieillissement normal de l’huile sous air, de détecter des pollutions non désirées, d’anticiper des casses et d’optimiser les pas de maintenance.