La Gare de l’Est se met au parfum !

Une campagne de mesure de Qualité de l’air pour accompagner la mise en place des diffuseurs de parfum d’ambiance.

Les nuisances olfactives (odeurs) représentent une gêne croissante pour bon nombre de gens, et apparaissent aujourd’hui comme le deuxième motif de plainte après le bruit. Elles résultent de la présence de Composés Organiques Volatils (COV) dans l’air pouvant provenir de nombreuses sources. Mêmes en concentrations très faibles, et ne présentant pas forcément de caractère toxique, ces substances chimiques peuvent s’avérer particulièrement odorantes et donc mal perçues par le public. Ainsi, face à un problème de ce type il est important pour l’exploitant d’un site de prendre en compte la notion de gêne ressentie au même titre que la santé ou la sécurité du public. 

Afin de lutter contre les nuisances olfactives perçues par les voyageurs et commerçants aux abords de l’interconnexion entre les réseaux SNCF et RATP en Gare de l’Est, Gares & Connexions a souhaité tester la diffusion d’un parfum d’ambiance. En lien avec la cellule toxicologique de la SNCF, l’AEF a été missionnée pour réaliser une évaluation de la Qualité de l’air afin de s’assurer que la diffusion de ce parfum ne représentait pas de risque pour la santé des personnes à proximité. 

Emplacement du point de mesures à l’intérieur de la gare
Photographie du dispositif de diffuseur de parfum

La campagne de mesures a consisté à évaluer les niveaux de concentrations en polluants à proximité des trois emplacements des diffuseurs de parfum. Au total deux points de mesures ont été installés : le premier à l’intérieur de la gare à proximité de l’interconnexion des réseau SNCF/RATP au plus proche des deux diffuseurs et le second au niveau des escaliers séparant le parvis de la gare de l’Est et l’entrée de la gare à proximité de l’emplacement du dernier diffuseur de parfum. Les diffuseurs étaient positionnés à une hauteur d’environ 2,50m du sol.   Les concentrations en composés organiques volatils totaux (COVT), en substances odorantes ainsi qu’en particules PM10 et PM2,5 ont été déterminées à l’aide des méthodes de mesure et prélèvements suivantes : 

  • COVT : 
    • Mesures à l’aide d’un détecteur PID (à photo-ionisation) permettant une mesure en continu ; 
  • COVT et composés odorants spécifiques : 
    • Prélèvements actifs su tubes TENAX à l’aide de pompes bas débit et analyses par thermo-désorption des tubes puis chromatographie en phase gazeuse ; 
  • Particules PM10 et PM2,5 : 
    • Mesures à l’aide d’un compteur optique permettant une mesure en continu. 

La campagne s’est déroulée en deux temps : deux journées de mesures lors d’une semaine durant laquelle les diffuseurs de parfum n’ont pas été mis en fonctionnement et deux journées de mesures supplémentaires lors d’une semaine durant laquelle les diffuseurs ont été mis en marche. 

Le parfum étant principalement composé de deux molécules odorantes (le méthyl dihydrojasmonate et 3-pentyltetrahydropyran-4-yl acetate) pour lesquels il n’existait pas de méthode standardisée d’analyse, l’AEF s’est donc rapproché d’un partenaire scientifique, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), afin de développer une méthode de quantification adaptée à ces molécules. 

Evolution des concentrations en COVT mesurées lors des deux séries de mesures avec et sans utilisation des diffuseurs de parfum au niveau du point intérieur. 

La comparaison des concentrations en COVT mesurés à l’aide du détecteur PID lors des deux séries de mesures a montré une hausse des concentrations en COVT lors de l’utilisation des diffuseurs cependant ces concentrations sont restées en moyennes inférieures à la valeur de référence (en l’absence de valeur de référence française, la valeur règlementaire définie par la commission « Hygiène de l’intérieur » de l’Agence fédérale allemande a été retenue à titre de comparaison de manière indicative) pour ce polluant (300 µg/m3 en moyenne à ne pas dépasser sur 8 heures). 

Les résultats de ces campagnes de mesures ont permis montrer que, sur les périodes étudiées, les concentrations moyennes restaient inférieures aux valeurs de références existantes pour chacun de ces composés et que la diffusion de ces parfums pouvait donc être réalisée lors de l’exploitation de la gare. 

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