La lettre du laboratoire de l'Agence d'Essai Ferroviare  - Le blog de l'AEF
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Hygiène Industrielle, Qualité de l’air au poste de travail

Des évolutions réglementaires qui peuvent impacter nos activités !

Abaissement des VLEP règlementaires et des poussières sans effet spécifique

La valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) à un produit chimique (définie par l’article R. 4412-4 du Code du travail) représente la concentration moyenne limite d’un agent chimique dangereux dans l’air que peut respirer une personne pendant un temps déterminé. En dessous de cette concentration, le risque théorique d’altération de la santé est considéré comme négligeable (source ANSES). La valeur peut être exprimée en volume (ppm ou partie par million), en poids (mg/m3) ou en fibres par unité de volume (f/m3) selon l’agent chimique considéré.

Pour s’assurer du respect de ces valeurs limites, l’employeur doit effectuer des mesurages réguliers de l’exposition, et notamment après chaque changement de procédé de travail susceptible d’avoir des conséquences néfastes sur l’exposition des travailleurs. Cette mission doit être confiée à un organisme accrédité.

Les VLEP constituent des valeurs de référence pour évaluer le niveau de l’exposition dans l’air, mais le respect seul de ces valeurs ne suffit pas. L’employeur est tenu, en application des principes généraux de prévention, de réduire l’exposition au niveau le plus bas possible.

L’année 2020 est une année qui voit de nombreuses évolutions concernant les valeurs limites d’exposition professionnelle. Deux textes réglementaires sont apparus en fin d’année 2019 mettant à jour les VLEP réglementaires contraignantes et indicatives, avec mise en vigueur au 1er juillet 2020 :

  • Arrêté du 27 septembre 2019 fixant des valeurs limites d’exposition professionnelle indicatives pour certains agents chimiques (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000039165287/) ;
  • Décret no 2019-1487 du 27 décembre 2019 fixant des valeurs limites d’exposition professionnelles contraignantes pour certains agents chimiques (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000039685224/).

Certains agents chimiques ont vu ainsi apparaître de nouvelles VLEP réglementaires. Ces évolutions ont des conséquences significatives dans l’évaluation des niveaux d’exposition professionnelle. 

Dans le cadre des travaux en tunnel, l’évolution des VLEP a eu un impact important sur les chantiers de cet été, associés à la surveillance des gaz émis par les engins diesel tels que le monoxyde de carbone (CO), le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2) (cf. tableau ci-après).

Tableau : Valeurs limites d’exposition pour le monoxyde de carbone (CO), le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2).

Cela a eu pour conséquences la mise à jour des référentiels établissements sur la surveillance des gaz lors de travaux en tunnel et le redimensionnement des systèmes de ventilation de chantier.




  • Figure 1 : Travaux en tunnel



  • Figure 2 : Remplissage sablière

Concernant les poussières sans effet spécifiques (PSES), l’ANSES a proposé de nouvelles VLEP pour les poussières : 4 mg/m3 pour les poussières inhalables sur 8 heures (10 mg/m3 aujourd’hui) et 0,9 mg/m3 sur 8 heures pour les poussières alvéolaires (5 mg/m3 aujourd’hui).

Par une décision du 29 juillet 2020 (N°429517), le Conseil d’État a suivi cet avis et donne six mois au Premier ministre pour abaisser les VLEP pour les poussières dans les locaux à pollution spécifique (article R. 4222-10 du code du travail). C’est donc un sujet à surveiller de près.

Dans la cadre de ses missions en tant que laboratoire accrédité pour la mesure de l’exposition professionnelle aux agents chimiques et à l’amiante, l’AEF réalise une veille réglementaire afin de suivre les évolutions dans le domaine et peut vous aider à évaluer les conséquences de ces modifications.

September 28, 2020by admin
Famille Technologique Chimie

Actualités de la Famille Techno-Chimie

Une réglementation pour le repérage amiante et la mise à jour de la base « Fibres »

Le repérage amiante est désormais encadré à bord du Matériel Roulant ! 

Depuis le 1er janvier 2020, le repérage amiante sur matériel roulant ferroviaire a été rendu obligatoire par l’arrêté du 13 novembre 2019 relatif au repérage de l’amiante avant certaines opérations réalisées dans les matériels roulants ferroviaires). La méthodologie de ce repérage est fixée par la norme NF F 01-020 d’octobre 2019  et s’inscrit dans la logique des normes relatives au repérage amiante des immeubles bâtis. 

Compétences requises. Le but affiché est d’avoir une réelle montée en compétence des techniciens.Désormais, pour réaliser le repérage, un opérateur devra suivre une double formation spécifique amiante et matériel ferroviaire. Cette formation, théorique et pratique, sera suivie d’un tutorat d’au minimum 5 missions portant sur des matériels ferroviaires différents et aboutira sur un nouveau titre professionnel. Cette formation doit être dispensée par un organisme de formation lui-même soumis à diverses exigences définies par l’arrêté, le formateur devant notamment justifier d’une expérience de plus de 5 ans dans le matériel ferroviaire ET le repérage amiante.

L’AEF se lance dans la démarche. Pour l’instant, les organismes de formation ne sont pas encore prêts pour la mise en œuvre de cette nouvelle réglementation. La DGT (Direction Générale du Travail) suspend donc jusqu’à nouvel ordre l’exigence de passer par un opérateur de repérage au sens de cette réglementation. Le repérage reste cependant nécessaire et doit donc déjà être réalisé en respectant la méthodologie décrite par la norme.  

L’AEF souhaite s’engager dans cette démarche et former plusieurs opérateurs à la réalisation de ces repérages dès que des formations seront disponibles. Le but est de pouvoir accompagner les Etablissements ne disposant pas d’opérateur formé. 

Mise à jour de la base « Fibres »

Au niveau du Matériel, un référentiel spécifique a été rédigé, le MA 25400, afin de répondre aux exigences de la réglementation pour les fibres (amiante et FCR, Fibres Céramiques Réfractaires) en termes d’évaluation et de prévention des risques. Des fiches métiers ont été rédigées pour décrire les mesures de prévention à mettre en place lors des opérations sur des matériaux ou organes comprenant des fibres dans le Matériel Roulant SNCF. La méthodologie de recensement des fibres est notamment décrite dans ce référentiel et les résultats sont alors centralisés dans la base « Fibres ».

Cette base est l’équivalent du DTA (Dossier Technique Amiante) mis en place pour les bâtiments et elle synthétise donc l’ensemble des pièces susceptibles de contenir des fibres. Elle sert donc de base pour une Analyse des risques dans le cadre de la maintenance courante ou d’interventions de secours lors d’un incendie. Administrée par le CIM (Centre d’Ingénierie du Matériel) et le département Sécurité du Matériel (MS), sa gouvernance est assurée par l’ICC (Ingénieur Composant Clé) Famille Techno-Chimie (Sandrine Muller de l’AEF). Sur chaque site / établissement, des recenseurs assurent sa mise à jour régulière. 

Cette base est consultable par tous les agents de l’entreprise via le SharePoint Sécurité MS ou à l’adresse : https://fibres.mt.sncf.fr/ 

Page d’accueil de la base « Fibres »
February 19, 2020by admin
Hygiène Industrielle, Qualité de l’air au poste de travail

Réparation du Préjudice d’anxiété lié à l’amiante

Une décision de la cour de cassation l’étend à l’ensemble des travailleurs !

Depuis 1997, l’amiante est interdit en France. Mais ses traces sont encore bien présentes. L’amiante pourrait provoquer entre 68 000 et 100 000 décès en France d’ici à 2050, selon un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique.

Quelle était la situation ?

Afin de pouvoir prétendre au préjudice d’anxiété, l’employé devait travailler dans une entreprise figurant sur la liste de l’article 41 de la loi du 23 décembre 1998. Seuls «les employés des établissements de fabrication de matériaux contenant de l’amiante, des établissements de flocage et de calorifugeage à l’amiante ou de construction et de réparation navales» pouvaient ainsi demander cette réparation.

Qu’est-ce que le préjudice d’anxiété ?

Il est défini par la Cour de cassation comme étant « une situation d’inquiétude permanente face au risque de déclaration à tout moment d’une maladie liée à l’amiante » amenant les salariés à « subir des contrôles et examens réguliers propres à réactiver cette angoisse. »

Que dit la Cour de cassation ?

La décision prise par la Cour de cassation provient d’une procédure entre EDF et un de ses salariés. Le 5 avril, la Cour de cassation a reconnu le préjudice de ce salarié travaillant pourtant sur un site non visé par la loi de 1998. La juridiction justifie dans sa décision : «Même s’il n’a pas travaillé dans l’un des établissements mentionnés à l’article 41 de la loi du 23 décembre 1998, un salarié exposé à l’amiante et ayant, de ce fait, un risque élevé de développer une maladie grave peut demander la réparation d’un préjudice d’anxiété, sur le fondement du droit commun régissant l’obligation de sécurité de l’employeur ».

Quelles conséquences ?

L’évolution de cette jurisprudence permet que tout travailleur exposé puisse maintenant solliciter une indemnisation en prenant en compte l’exposition réelle aux fibres d’amiante. Cette possibilité reste cependant très encadré, l’employeur pouvant s’exonérer de sa responsabilité s’il apporte la preuve qu’il a mise en œuvre les mesures nécessaires pour protéger la santé de ses salariés, conformément à ce que prévoit le code du travail. De plus, le préjudice personnellement subi par le salarié devra être caractérisé pour que les juges lui assurent une indemnité de réparation.

July 4, 2019by admin
Hygiène Industrielle, Qualité de l’air au poste de travail

Exposition à la silice Vers un renforcement de la réglementation

L’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de sortir plusieurs recommandations visant à assurer une meilleure protection contre la silice cristalline. Elle considère en effet que l’exposition des travailleurs à ces poussières représente un « risque particulièrement élevé », qui est aujourd’hui insuffisamment pris en compte.

Comme relaté dans une de nos précédentes lettres, la silice cristalline (SiO2) est émise lors de diverses activités ferroviaires, notamment du renouvellement des voies et ballast ou des activités de sablage. C’est un minéral naturel rencontré fréquemment sous trois formes principales : le quartz, la cristobalite et la tridymite. Cette substance peut provoquer par inhalation un certain nombre de pathologies dont la silicose et les cancers broncho-pulmonaires sont les plus connues. C’est pour cette raison que le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe la silice cristalline sous forme de quartz ou de cristobalite comme cancérogène pour l’homme (groupe 1)

L’ANSES recommande notamment d’abaisser la VLEP appliquée au quartz, principale forme mesurée dans nos installations, de 0,1 mg/m3 à 0,05 mg/m3.

Sur le plan médical le rapport considère qu’un certain nombre de points (méthodes, techniques de dépistage précoce…) sont à examiner afin d’améliorer la prévention. L’ANSES propose aussi que la réglementation sur les ICPE (installations classées pour l’environnement) soit modifiée afin de contrôler les émissions pouvant potentiellement affecter les riverains. Dernière proposition notable : il est proposé de modifier les normes de prélèvement afin d’y intégrer, en particulier pour les particules ultrafines, la répartition granulométrique de la silice.

Ces recommandations devraient se traduire dans le futur par une évolution de la réglementation. Il est cependant d’ores et déjà nécessaire de veiller à ce que les mesures de prévention soient les plus efficaces possibles afin de limiter l’exposition des agents à ces poussières.

July 4, 2019by admin
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JOURNÉE CORROSION

Le 3 novembre dernier s’est tenue sous l’égide de la Famille Technologie Chimie, une journée dédiée à la corrosion sur matériel roulant.

Une dizaine d’experts de l’ingénierie du Matériel ont ainsi échangé sur les différents types de corrosion et les mécanismes physico-chimiques en jeu, le Retour d’Expérience du domaine structure et caisse, les analyses de défaillance, les systèmes de protection par peinture.  Une conférence de l’ingénierie sera proposée en 2021 sur ce sujet.

Agrément du Ministère de l’Environnement

L’AEF est agréé par le ministère de l’environnement pour la mesure de la qualité des eaux usées depuis décembre 2020.

Cet agrément, en plus de l’accréditation du COFRAC, est une reconnaissance et un gage de qualité de la part du ministère de l’environnement. Cette reconnaissance permet notamment de réaliser des analyses de contrôle inopinée mais aussi des analyses pour la mise en œuvre du programme de surveillance pour l’analyse des eaux.

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LE LABO AEF

L’AEF, intégrée à l'ingénierie du matériel, est une entité reconnue pour son expertise dans le domaine des essais au sein de la SNCF. Le pôle Environnement et Prévention de l'Agence est spécialisé dans les problématiques de Santé, Environnement & Analyses Physico-chimiques.

Depuis la création de cette entité en 1933, l'équipe Environnement et Prévention travaille à l'évaluation et la maitrise des risques chimiques, sanitaires et environnementaux du domaine ferroviaire.

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