Des mesures de la pollution de l’air suite aux incendies de la cathédrale Notre-Dame de Paris et de l’usine Lubrizol de Rouen

La France a été frappée par plusieurs accidents d’ampleur au cours de l’année 2019, aux conséquences environnementales importantes. Dans un contexte de préoccupation croissante en termes de « santé environnementale »,  l’impact sanitaire potentiel des pollutions dans l’air, l’eau et les sols a généré une vive émotion. Les pouvoirs publics ont donc diligenté de nombreuses études pour évaluer les risques à court et long terme sur l’homme et l’environnement. 

Présente sur tout le territoire national, la SNCF a été impactée par ces accidents et a donc réalisé des études pour évaluer les risques pesant sur ses salariés et ses clients. 

L’incendie de Notre-Dame du 15 avril dernier a eu de nombreuses conséquences environnementales, avec notamment une forte pollution au plomb, en particulier à proximité immédiate de la cathédrale.  Des prélèvements surfaciques réalisés par le Laboratoire centrale de la Préfecture de Police (LCPP) ont ainsi montré des concentrations très importantes en plomb déposées sur le parvis de la cathédrale.  L’AEF a été sollicitée pour réaliser une campagne de mesures du plomb à l’intérieur des rames du RER B ainsi que pour contribuer aux expertises sur l’impact de cet incendie sur les gares parisiennes à proximité (Saint Michel Notre Dame, Paris Austerlitz et Gare de Lyon). Les mesures, qui montraient des résultats largement inférieurs aux seuils réglementaires, ont alors  également permis de lever les inquiétudes des agents SNCF concernés. 

De même, le grave incendie survenu dans l’usine de Rouen les 26 et 27 septembre dernier a soulevé de nombreuses interrogations sur la toxicité et l’exposition de la population et des services de secours au panache de fumées de plusieurs kilomètres de long mais également aux conséquences de la pollution sur l’agriculture, l’eau, …  

L’AEF a réalisé des mesures de polluants dans l’air là où des agents SNCF sont présents (quai, bureaux de vente,…) pour le compte de l’Etablissement Régional des Lignes Normandes. Les concentrations de 21 polluants dans l’air, correspondant à ceux identifiés par les pouvoirs publics, ont été mesurées 3 semaines après cet accident. Toutes les concentrations de ces polluants s’étant révélées inférieures aux seuils réglementaires existants, les résultats ont permis d’écarter le risque d’une pollution de l’air persistante suite à cet événement. 

Au-delà d’événements accidentels de ce type, les attentes sociétales sur les entreprises sont très fortes, et celles-ci doivent montrer qu’elles prennent en compte les impacts potentiels que leurs activités font peser sur la santé des populations et l’environnement. En cas d’accident, voire de crise environnementale ponctuelle, les risques, aussi bien au niveau juridique et économique  qu’en termes de réputation sont nombreux et peuvent déstabiliser une entreprise. 

Au cœur de la SNCF, l’Agence d’Essai Ferroviaire, qui a pour mission de mesurer et évaluer les impacts de nos différentes activités sur l’homme et l’environnement, est en première ligne pour répondre à ces nouveaux enjeux. 

Written by admin